Le chant des partisans
Jean Moulin
Né à Béziers le 20 juin 1899 d'une famille d'universitaires, Jean Moulin devient Préfet de Chartres en juillet 1939.
A l'arrivée de l'ennemi en 1940, il veut rejoindre son unité mais le Ministre de l'Intérieur s'y oppose et Jean Moulin reste donc en Eure-et-Loir où il fait face avec courage aux problèmes de l'exode. Frappé, emprisonné, refusant de signer une déclaration rendant injustement responsables d'atrocités des soldats sénégalais, il préfère se trancher la gorge livrant ainsi, au soir du 17 juin 1940, ce que lui-même a appelé «son premier combat».
JEAN MOULIN visage emblématique de la Résistance Intérieure
Sauvé in extremis et bien qu’en piteux état, il reprend ses fonctions le 22 juin, mais est révoqué par le maréchal Pétain le 2 novembre 1940.
Dès lors, Jean Moulin choisit le camp de la Résistance dont il va s’efforcer de dresser l’inventaire. Cette tâche accomplie, il gagne l’Angleterre le 20 octobre 1941 et remet un rapport au général de Gaulle sur la situation de la France et l’état des mouvements de résistance. Porteur de deux ordres de mission signés Charles de Gaulle, Jean Moulin est parachuté le 2 janvier 1942, en Provence, avec une double mission: unifier les mouvements et organiser une armée clandestine. Il devient alors le représentant personnel du Général de Gaulle et le délégué du Comité National Français. Il allait accomplir un travail de rassembleur, de grand politique, d’homme d’Etat, car malgré de nombreuses difficultés, il parvint à regrouper les représentants des mouvements de Résistance de la zone Sud et de la zone Nord, huit au total, ceux des centrales syndicales et des six partis politiques, reflétant la totalité des courants d’opinion, au sein du Conseil National de la Résistance, dont il assurait la présidence, représentant le général de Gaulle.
La création du Conseil National de la Résistance est un acte essentiel pour la France, les conséquences au plan international furent majeures. La légitimité du général de Gaulle aux yeux des alliés est alors reconnue. Ce dernier précise dans ses mémoires, « avant le 27 mai il y avait des résistances, après le 27 mai il y a eu la Résistance »
Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par la gestapo transféré au quartier général à Lyon, il subit les interrogatoires de Barbie chef de la Gestapo cherchant à découvrir « Max » (nom de guerre de Jean Moulin), puis est dirigé vers la prison de Montluc.
Ce n’est que dans la journée du 23 juin que Klaus Barbie, nazi fanatique, tortionnaire, surnommé « le boucher de Lyon », identifiera Jean Moulin. Puis le 24 juin, Max sans connaissance, blessé, tuméfié, râlant est transféré dans une villa de Neuilly, épuisé par les tortures. Alors, il est décidé de l’envoyer à Berlin pour le soigner, mais il meurt dans le train près de Metz le 8 juillet 1943. Sur ordre, son corps sera immédiatement incinéré, ses cendres déposées au cimetière du Père Lachaise.
L’arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943, révéla à la France combattante la place capitale qu’il occupait et l’ampleur de la tâche qu’il avait accomplie. Le général de Gaulle l’évoque dans ses mémoires : « Homme de foi et de calcul, ne doutant de rien et se défiant de tout, apôtre en même temps que ministre, Moulin devait, en dix huit mois, accomplir une tâche capitale. La Résistance dans la métropole où ne se dessinait encore qu’une unité symbolique, il allait la mener à l’unité pratique. Ensuite, trahi, fait prisonnier, affreusement torturé par une ennemi sans honneur, Jean Moulin mourait pour la France, comme tant de bons soldats qui, sous le soleil ou dans l’ombre, sacrifièrent un long soir vide pour mieux remplir leur matin ».
L’ Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR47) est une association d’anciens combattants regroupant des résistants et des militaires des Forces françaises libres (FFL).
Fondée en mars 1945 par d’anciens membres des Francs-tireurs et partisans, l’une des principales composantes des Forces françaises de l’intérieur( FFI), l’association s’ouvre en 1952 à tous les anciens combattants de la Résistance intérieure et de la France libre, et prend son nom actuel.
Une Association nationale des ami(e)s de la Résistance créée en 1993 auprès de l’ANACR47 contribue à entretenir la mémoire de la Résistance et de ses acteurs malgré le temps qui passe et la disparition de nombreux survivants. Depuis le dernier congrès national, ces 2 associations sont regroupées pour ne faire plus qu’une sous le nom d’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance.
L’ANACR47 rassemble, sans faire de distinction politique, philosophique ou religieuse tous ceux qui ont appartenu, pendant l’occupation nazie aux organisations de la Résistance intérieure ou extérieure. L’ANACR47 maintient la fidélité à l’esprit de la Résistance ; elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour garder la MEMOIRE des années terribles et glorieuses de la période allant de 1939 à 1945, date de la Victoire sur les armées allemandes. L’ANACR47 lutte contre tout révisionnisme et toute tentative de falsification de l’Histoire. L’ANACR défend les intérêts matériels et moraux des anciens combattants de la Résistance en intervenant, pour leur compte, auprès des organismes gouvernementaux compétents. L’ANACR organise des expositions, colloques, animations ayant trait à la Résistance, et participe à toutes actions en ce sens. L’ANACR accueille au sein de son organisation tous ceux et toutes celles qui portent intérêt à ses activités et souhaitent y participer, soit en tant qu’ « ANCIENS RESISTANTS », soit en tant qu’ « AMIS DE LA RESISTANCE ».